Les Poèmes du Rallye
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Les Poèmes du Rallye

Les créations des Poètes du Rallye
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

 

 Ecoeurante jouissance

Aller en bas 
AuteurMessage
lolla
Admin



Nombre de messages : 85
Date d'inscription : 29/06/2007

Ecoeurante jouissance Empty
MessageSujet: Ecoeurante jouissance   Ecoeurante jouissance Icon_minitimeDim 1 Juil - 0:16

24 juin 2007

----------------------------------

immobilité du déjà mort
ils sont entassés puis détachés les uns des autres
d'un amoncellement à un vol plané
un sur chaque paillasse
un pour chaque étudiant
là, enfin, le tête à tête
on ne se connaît pas...
mais ça viendra
Déjà au tableau tout s'illumine
ta vie, tes moeurs, ton passé
avec estimation sur demain
tes lieux de pérégrination...
ta reproduction jusqu'à l'indécence
obligation de t'observer
de dénombrer, dire, voir, tout savoir
on te touche alors
qui du bout de la canule
qui à pleine main
qui encore à l'aide d'un papier
on te retourne, on te devine
au tableau on passe en phase deux
de l'extérieur à l'intérieur
on prend sa respiration
son courage et ses ciseaux
il va falloir y aller
un grondement sourd envahit l'espace
tu en écœures plus d'un
je te regarde dans les yeux
que tu as vitreux et décongelés
en moi je te parle, je t'effleure
peau contre peau
parfois c'est carapace
des schémas complexes brillent sur power point
ça ne te ressemble en rien
j'attrape le translucide
je tire doucement vers moi
je respire, ai peur de mal faire...
je sais avoir entre mes mains ta fin
soit sublime, soit en lambeau de chair
je sais être le maître de ce jeu
et je me sais fort maladroite
j'ai rapproché les ustensiles
pour débuter, c'est le ciseau, toujours
en boutonnière, du déjà fait

premier coup, le coeur s'emballe, tout seul autonome, on respire mal, là, tout doux, rien à signaler, pas de sang ni de blessure, juste un trou dans la peau trop fine

on regarde ça
le trou qu'on a osé faire,
le premier geste chirurgical
la première morsure
on y glisse la canule
on l'enfonce de tout son long
on la regarde qui se glisse sous la peau
oui, elle passe, elle glisse, elle s'enfuit
elle ne bute jamais
remonte jusqu'au cou
jusqu'à la gueule si l'on veut
je me maîtrise

avec douceur la lame du ciseau suit la canule et ouvre, coupe, découpe, sépare en deux, fait place nette, précise, sans heurt, sans crainte

j'y vais aux doigts
un outil fort utile
et j'écarte
de droite et de gauche
la peau que j'ai coupée
au centre du ventre, du thorax
oui, j'écarte la peau et je la cloue
recommencer la même chose
avec le muscle
sentir la résistance plus grande
on bute sur la cage
j'en sursaute, oui, la cage thoracique
de la même façon on cloue les muscles
de la même façon j'en frissonne

les côtes sont plus dures, peur de mal faire, on transpire un peu plus dans l'atmosphère qui étouffe, certains sont blêmes, je te souris, même si c'est con, je poursuis, les os sont plus durs, pas trop, au ciseau fort on les coupe, les casse, les craque, sous la dent ça ferait quoi ? j'écarte la question, j'ouvre doucement...

là est un cadeau...
le coeur qui depuis longtemps ne palpite plus
les poumons vides
l'odeur ramène à la réalité
on met le tout sous l'eau
les boyaux restent à défaire
dérouler, inlassablement
à l'infini de sa longueur
et clouer sur la planche
en un tableau joli
joli et noté, présentation oblige
de tes viscères à l'air...

oui toi que j'ai indécemment dévêtu, dévêtu plus que de tes poils, plus que de ta peau, de tout ce qui te fait
tout ce qui te fit être, toi la bête et moi l'homme, toi mort et moi vivant

et oui, je l'acclame, je le dis, je le crie
j'aime, j'aime ce que cela fait
le ciseaux qui entaillent
la canule qui se glisse
le sursaut sur les côtes
le coeur qui apparaît
oui, à l'écoeurement j'aime
l'odeur que tu dégages
les cris que tu engendres
les sursauts qui se propagent
j'aime, tes tissus qui se dévoilent
tes tripes qui t'entourent
j'aime ce tableau
j'aime la violence pour le faire
j'aime le dégoût
j'aime à m'en dégoûter
j'aime que ta mort me soit vouée
et je l'assume.
Revenir en haut Aller en bas
https://lespoemesdurallye.forumactif.com
 
Ecoeurante jouissance
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Poèmes du Rallye :: Les créations personnelles :: Lulli :: En vers et pour tous-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser