c'est comme ça Lun 23 Jan - 22:26
Parcours hors limite
Fait et refait de long en large
Ce qu'il y a à voir
On l'a vu
On contient la colère
Une infime attache sociale
Un fil sur le rasoir
Mais on lâche pas
Qu'est-ce qui nous a vu naître
mmmmmmm ! J'ai la rage
Cages d'escalier aux odeurs de pisse
Quartier bradé aux dealers
Les innocences gâchées
La racine du vice
La rue a raison de tout
On n'aime pas les contes
On l'a déjà dit
C'est depuis la naissance
Qu'on a tué nos regards d'enfants
Nés adultes
Il était dangereux de rêver
Peur du réveil
On restait éveillé
Le conte denrée de nantis
On regarde la vie
D'un oeil mature
Parce qu'elle est dure, la putain de sa mère
Ce n'est pas une plainte
C'est un soupir de l'âme
Je vois pas les fées, les rivières
Je vois des putes et de la boue
Je vois pas les filtres d'amour
Je vois le bitume et la came à gogo
Je vois pas de princes
je vois pas de princesses
je vois des têtes de pioches
Je vois des filles de riens
Des qui sucent pour moins que ça
Quand chez toi ils eurent beaucoup d'enfants
Ici ils crèvent à la ratelière
Ici je ne vois pas d'art majeur
Ou de discussions autour d'un feu
On fait tourner le bambou
Et on fauche juste ce qu'on peut
Ici on a pas le coeur à philosopher
On a pas le coeur à deviser
On pas le coeur à s'extasier devant une oeuvre d'art
On pas le coeur à se réjouir d'un bon dîner
On pas le coeur à flâner dans les musées
On a pas le coeur à visiter les galeries
On a le coeur à rien
On pas même pas de coeur
On baise les putes du quartier
Tous des dépucelés de la cave 27
Les plus chanceux et les moins moches
Ont la chance d'en niquer quelques plus propres
Qu'ils font toujours tourner
Ici on sait partager
Pas de discussions raffinées
Pas de cerveau
Encore moins d'esprit
Tout dans la bite
La parole, la vue, l'ouie aucune importance
Pour capter le fil
Le black black fait son affaire
En dehors de la ville
Autour un fossé
Et plus loin la banlieue
Approche pour entrer
Sort les beaux habits
Sourit à la porte
Qui restera close
Et maintenant, la putain de sa mère
Repars
Ou crève dans ce fossé
Où ces moins que rien
Font leurs besoins