oeuf Mer 28 Fév - 9:39
c’est sang l’intérieur brûlant de l’œuf que l’on brise
le mien a déjà été rompu sous une jungle ininterrompue d’attouchements
quand les caresses signifiaient tes doigts fauves de cicatrices
j’ai versé un sang d’enfant j’ai maculé le regard blanc
je n’étais que jungle douce à la fraîcheur de l’Oise
et du songe quand le ventre s’est ouvert
et s’ouvre encore de béance en mémoire à l’étreinte prochaine
ce qui me viole me viole comme un salut
car je sais dessiner un cœur dans la brûlure du sang
et si je mêle mes doigts à la peinture avant la pâques
travestissant quatre œufs avec des couleurs de joie
c’est pour les lancer contre tes carreaux
et si je touche ton visage à l’arcade, parrain
je voudrais rire autant que ce tu pisses de sang
pour toutes mes hontes accroupies dans l’ombre des rues
je voudrais rire et lancer plutôt que l’œuf
l’oiseau à venir réinscrire l’éclaircie
dans tous les soirs assombries de mes ébats
car j’aime et mon corps n’est pas proie n’est plus proie
à celui que j’accueille
et je ne serais pas malfrat même sous le masque
si je fracasse maquillés des œufs contre ton seuil
et je ne serais jamais vengeur moi qui te sauve à chaque instant
par l’insistance de mon cœur à battre et à aimer